28 juil. 2022

Tourisme 2022: Sortie de crise ?

 

crédit BP


Il y a un peu plus de deux an, en Mars 2020, alors que le Covid commençait à peine a se répandre, le scenario catastrophe d'une fermeture généralisée des frontières paraissait improbable.

Pourtant c'est bien ce qui s'est réalisé, en quelques semaines les états se sont barricadés, en avril le monde était mis sous cloche, les avions cloués au sol, les populations calfeutrées à domicile dans la plupart des pays.

Coup d'arrêt total pour le tourisme.

Les géants de l'hébergements dont les hôtels ont été mis à l'arrêt ont tenus quelques mois grâce à leur trésorerie et les aides financières apportées par certains états puis fin 2020 et début 2021 ont commencé à annoncer des réductions d'effectifs.

Les géants de la réservation en ligne dont la trésorerie ne posait pas de problème au début de la crise ont fait le gros dos, certains comme Booking.com ont réalisé des plans de licenciements, fermés des bureaux dans quelques pays.

AirBnb a visiblement moins souffert que les autres de part son positionnement "logement chez l'habitant sans l'habitant" qui a su attirer lors des différents "déconfinements" nationaux !

Tous ont retrouvé des niveaux de cotation en bourse à faire pleurer le petit hôtelier indépendant avant de remonter la pente à l'été 2021 et poursuivre leur redressement depuis.

La situation des petits hébergeurs est très variable selon leur pays d'implantation, selon qu'ils sont situés en Europe ou non.

Beaucoup en Europe ont pu bénéficier d'aides directes qui leur ont permis de faire face à cette crise.

En France par exemple, les gîtes, les maisons à la campagne, les villas ont pu faire le plein lors de l'été 2020 car elles offraient un lieu de villégiature sécurisant pour les clients qui se retrouvaient en famille, en pleine nature et ne nécessitant qu'un minimum de contact avec les autochtones. Leur situation s'est nettement améliorée en 2021, beaucoup enregistrant des taux d'occupations égaux ou supérieur à 2019.

Les voyages d'affaires moyen et long courriers sont absents du paysage aérien et on peut penser qu'ils ne reprendront pas avant très longtemps.

Car cette crise dont aucun pays n'est encore totalement sorti a bouleversé l'économie mondiale du tourisme.

Les mesures de protections prises par les Etats, fermeture immédiate des frontières, des liaisons aériennes, avec ou sans rapatriement des touristes bloqués, mesures de quarantaine à l'arrivée des voyageurs de 7 jours, 10 jours, 15 jours voire 3 semaines pour certains pays d'Asie ont refroidi les ardeurs des touristes dans le choix de leurs destinations. 

L'épidémie se poursuit, les différents variants occupent le terrain mais du fait de leur moindre dangerosité ils ne semblent pas autant impacter les déplacements touristiques.

Malgré tout nous devrons apprendre à vivre ... longtemps avec le Covid 19.

Toutes les études menées actuellement sur l'avenir du tourisme sont unanimes: les gens veulent voyager. 

En tête des destinations préférées ? 

Leur propre pays ou pour les plus téméraires un pays du sud de l'Europe. 

Mais le secteur aérien qui n'envisageait pas de retour à la normale avant 2023 / 2024 n'arrive pas à répondre à la demande. Les grèves à répétitions des personnels des compagnies low-cost et des personnels des aéroports en ce début d'été conjuguées au manque de pilotes ou de personnel de bord ont provoquées le chaos provoquant l'annulation en cascades des vols surtout chez Ryanair et Easyjet.

Si la crise Covid n'est pas finie (la Chine interdisant toujours les voyages), de nouvelles crises impactent le monde entier et menacent la reprise (inflation, récession, guerre en Ukraine, changement climatique...).

Dans ce contexte la reprise du tourisme mondial est relative, l'Asie et Moyen Orient sont à la traine, la clientèle russe a déserté les principales destinations européenne (fermetures de l'espace aérien russe, sanctions sur les modes de paiements...).

Par contre le tourisme interne, européen a retrouvé une vigueur qu'il n'avait jamais connu.

Le type d'hébergement ayant la côte c'est encore une fois le gîte, la maison d'hôtes, la location de vacances, même les mobile home et les campings sont les premiers bénéficiaires d'une reprise d'activité cet été.

Le segment de l'hébergement de grand luxe est aussi en plein essor. Dans le sud-ouest de la France, les villas de 10 000€ à 150 000€ la semaine de location en cet été 2022 affichent 100% de taux d'occupation. Exceptionnel !

Le collectionnist, numéro un du secteur a su capitaliser et s'adapter à cette clientèle "hors budget" comme avec la Villa Hanoi de Ramatuelle

Pour les destinations plus exotiques il faudra attendre avant de revoir en masse des touristes en goguettes.

Maroc Villa Bea / GL 

L'incertitude qui pèse sur l'évolution de l'épidémie, de la guerre en Ukraine et la crise économique dans les semaines et mois qui viennent freinera les envies de dépaysement lointain. 

Pour les pays hors Europe les perspectives à court terme sont mauvaises y compris pour une destination comme le Maroc pourtant très appréciée des européens mais qui n'a ouvert ses frontières qu'en février et dont les précédents "stop and go" restent dans les mémoires. Le Maroc bénéficie par contre de la manne de ses MRE (marocains résidents à l'étranger) qui reviennent massivement au pays cet été.

Les perspectives à moyen termes restent difficile à analyser car trop de paramètres négatifs freinent l'optimisme des professionnels du tourisme.

L'inflation qui déjà concerne le prix des billets d'avions surtout sur les distances long courrier mais qui s'étendra à toutes les destinations si le coût des carburants continue à s'envoler constitue le handicap majeur à une reprise réelle des voyages internationaux.



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